L'interview de Mathieu Burniat

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L'interview de Mathieu Burniat

Mathieu Burniat, un bédéiste passionné par le dessin et son potentiel narratif !

INTERVIEW PAR COLETTE - DÉCEMBRE 2022

 

Hello, Mathieu ! Qui es-tu ?
Je suis né à Bruxelles en 1984, gros et gourmand. Très tôt, je me suis passionné pour le dessin et son potentiel narratif. Quand j'étais enfant, je crois que je dessinais davantage pour me faire comprendre et pour raconter des histoires que dans l'idée de réaliser de belles choses. Après des études en design industriel à l'école de La Cambre et un boulot pas très passionnant dans le design de produits de domotique, j'ai décidé de tout plaquer pour me consacrer pleinement à ma passion première : la BD. Ce qui est chouette, c'est que cette même passion m'a ensuite permis de m'exprimer sur d'autres centres d'intérets ! Par exemple, avec « La passion de Dodin-Bouffant » (édité chez Dargaud), je dévoile mon amour pour la gastronomie à travers la BD.

Et concrètement, que fais-tu ?
Pendant quelques années, je suis resté designer pour assurer mes arrières. Je dessinais un diffuseur aromatique par-ci, une télécommande par-là. Mais au-delà de la frustration artistique que ce travail occasionnait, je ne me sentais pas très à l'aise avec le mode de production de ces objets de consommation.
Aujourd'hui, je fais exclusivement de la BD. Et j'ai la chance de raconter les histoires qui me plaisent, mon éditrice me fait confiance.

Quel est ton processus de création ?
C'est difficile à dire car ce processus change pour chacun de mes projets. Certaines de mes BD sont de pures fictions. Il faut alors partir d'une page blanche et les idées peuvent mettre du temps à venir. Au fur et à mesure de l'écriture, le message peut changer du tout au tout. Par exemple, pour la BD « TRAP », j'ai commencé à écrire une histoire post-apocalyptique... Finalement, elle se déroule dans un temps reculé et fantastique. D'autres de mes ouvrages sont des BD didactiques, comme «Sous Terre », une aventure à l'échelle microscopique qui dévoile l'importance du sol pour le vivant. Pour ce type de projet, je commence par me documenter à fond sur le sujet. Je m'associe aussi généralement à des scientifiques. Ensuite je cherche la meilleure façon de le mettre en histoire. Car même mes récits de vulgarisation s'inscrivent dans une fiction.

La bd a-t-elle toujours fait partie de ta vie ?
J'ai toujours dessiné et j'ai toujours lu des BD. J'ai aussi réalisé des films d'animation au sein du studio Zorobabel pendant toute mon adolescence. Mais je pensais à tort qu'il était financièrement trop risqué de faire ce genre de métier.

Comment procèdes-tu pour faire un dessin comme celui de la box ?
Tout d'abord, je cherche l'idée. Pour ce dessin, j'avais envie d'illustrer ce qui m'anime le plus dans mon travail : la création de mondes imaginaires et surnaturels, voir mystiques. Dans la vie courante, je me définis comme cartésien et résolument athée. C'est dans ma pratique artistique que je peux laisser libre court à mon imagination et rêver à une infinité de possibles. Ensuite, je fais quelques croquis au crayon. Je définis à ce moment-là les designs et la mise en page. La mise au net et les couleurs sont réalisées sur palette graphique. J'utilise Procreate, un programme très intuitif et complet. Le travail numérique me permet de retoucher à volonté mes images. Il n'est plus nécessaire de cumuler les recherches avant de passer au dessin final.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Ma dernière BD, « Furieuse », est sortie mi-octobre chez Dargaud.
C'est Geoffroy Monde qui signe le scénario, un ami qui a beaucoup (trop?) d'imagination. Disons que c'est de l'héroic fantasy féministe se déroulant dans la renaissance espagnole.

Quel·les sont tes 3 artistes préféré·es ?
En musique, Robert Wyatt. En BD (manga), Shigeru Misuki. Au cinéma, Paul Thomas Anderson.

Quelles sont tes influences et inspirations ?
Pour l'instant, en terme de dessin, je m'inspire beaucoup du manga.
Mais je serais incapable de dire ce qui influence mon écriture. En ce moment, j'aimerais me rapprocher du fantastique à la Stephen King, j'ai adoré sa série de 8 romans « la tour sombre ». À ne pas confondre avec le film qui s'en inspire (et qui est très mauvais).

Parle-nous de ta vie d'artiste à Bruxelles ?
Je travaille essentiellement chez moi (vous pouvez voir mon bureau sur la photo de droite). Mais comme je n'ai besoin que de ma palette graphique pour dessiner, je bouge beaucoup. Je travaille chez les amis, dans les cafés, quand je suis dans une salle d'attente ou encore dans les transports en commun.

Où peut-on trouver tes bd ?
Mes BD sont vendues en librairie. Mais vu le nombre incalculable de nouveautés qui sortent chaque année, il faut parfois les commander.

Et si on rêve d'une dédicace, comment fait-on ?
Je dédicace mes BD dans les salons littéraires et en librairie lors des lancements de mes BD. Par contre, je ne fais presque pas d'illustration car j'ai du mal à répondre aux attentes des commanditaires. Colette est vraiment une exception :).

Quel est ton lieu culturel préféré à Bruxelles ?
L'Ancienne Belgique.

Et finalement, comment peut-on te contacter ?
J'ai un site web avec mon contact : mutt.be et j'utilise aussi un compte Instagram : @mathieuburniat.

Et pour voir la box aux couleurs de Mathieu, c'est par ici que ça se passe !

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